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publié par vinciane le 14/03/02
jack the ripper - La Scène, Paris - 13/03/2002
La Scène, Paris

déluge de notes

mars 2002, jack the ripper parcourt autant qu’il dévaste les salles parisiennes depuis plusieurs années déjà et, devant la scène (paris 12ème), la foule est encore dense. jack the ripper s’apprête à faire de nouvelles victimes... des dizaines de fans et de curieux resteront dehors faute de place dans la minuscule salle de bastille. 22h30, l’éventreur monte enfin sur scène sous les acclamations d’un public connaisseur, visiblement pour moitié composé de leurs proches et de fidèles. le morceau d’attaque, “dog meets wolf” manque un peu de pêche, mais permet tout à fait à l’ensemble du groupe de se chauffer. adrien, au violon, s’emmêle d’ailleurs les pinceaux, ce qu’arnaud, le chanteur, rattrape habilement, le coup d’envoi est donné. comme lors de leurs récents show cases, donnés en série dans une grande enseigne de disques parisienne, le groupe enchaîne sur a “portraits’ gallery”, titre qui ne figure pas sur l’album the book of lies, paru à l’automne dernier.

à la hauteur

ils investissent la scène, le public se concentre, le titre est très bien accueilli. vient ensuite “death of a writer”, véritable tableau vivant de leur recueil de mensonges, qui achève de donner le ton d’un concert intense et nuancé. les titres se succèdent rythmés, sombres et passionnés, jusqu’à la reprise de “party in downtown”, un de leurs vieux titres (qui figure sur le live à la flèche d’or de 1997). le public jubile à l’idée de ce déferlement de puissance certainement plus caractéristique de leur période "nick-cavesque" que du cabaret-rock vers lequel ils ont évolué. le titre commence et la rumeur court : "il s’est blessé". arnaud laisse effectivement apparaître un visage en sang. voulant martyriser le tom qu’on lui avait remis pour le titre, le chanteur a laissé la baguette lui échapper et s’est ouvert l’arcade sourcillière. rien de grave, mais hautement impressionnant. avec son profil inquiétant, le sang qui ruisselait sur sa joue était d’un effet terrible, incroyable. l’éventreur, qui sortait là ses tripes musicales, s’éventre lui-même.

nécromancien

l’animal continue de chanter, imperturbable, happé par la violence de la chanson. complètement irréel et saisissant, certainement l’apogée du concert. arnaud sort juste de scène quelques instants sous les applaudissements et les cris de la foule. remonté sur scène sans parvenir à dissimuler un sourire gêné et amusé, tel un gamin fier de sa bêtise, l’acrobate reprend le cours de son concert sur une chanson un peu plus calme. le “prayer in a tango” joué ensuite récolte une adhésion unanime du public, surtout lorsqu’il est suivi du puissant “martha”, chanté en allemand. nouveau temps fort du set, le "martha warum nicht" manque un tout petit peu de peps mais sait capter l’attention des plus récalcitrants. ambiance plus intime ensuite pour “son of...”, titre à l’occasion duquel arnaud prend sa guitare et s’asseoit.

jack the ripper termine son set par cinq morceaux ne figurant pas sur le book of lies... histoire de donner un avant-goût de leurs futurs opus, d’ores et déjà attendus avec impatience. c’est l’occasion de se concentrer sur les diverses composantes du groupe, d’analyser le son et de constater que l’alchimie est vraiment là. chaque musicien a son rôle, sa présence, sa nécessité. le groupe remonte sur scène pour un rappel de trois titres de l’album : “haunted” et “liberation” apportent une nouvelle preuve de la richesse mélodique, textuelle et rythmique du groupe, avant de laisser place à un final déton(n)ant sur “the assassin”, complètement revisité par rapport à la version studio. apothéose ultime, on comprend aisément qu’il est difficile d’enchaîner sur un titre qui va ainsi crescendo. malgré l’heure tardive, les fans ont la ferme intention d’obtenir un dernier rappel. jack cède avec “a portraits’ gallery”, qui prend une nouvelle saveur par rapport à sa première exécution, en début de set. un “monday mourning” n’aurait pas été malvenu, mais après une telle démonstration de leur talent, impossible de se montrer exigeant... a noter, pour les chanceux de province que le groupe devrait prochainement entamer une tournée hors de la capitale...

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publié par le 14/03/02