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publié par Mickaël Adamadorassy le 02/04/05
Hopper + Exsonvaldes - 3 - 48ème parallèle & la scène québécoise

Quel est votre bilan sur la compilation 48ème parallèle [projet monté par Hopper qui regroupe des jeunes groupes français, dont Exsonvaldes, et québecois] ? J’ai vu que le site consacré à l’origine à la compil’ continuait à se développer au delà..

- Dorothée : il y a une continuité à travers ce site, qui est encore à développer pour que les groupes, français ou québécois puissent y trouver une source d’informations pour les aider dans leurs démarches pour tourner, pour la distribution ou les médias. Et aussi pour qu’il y ait aussi un échange entre groupes qui se connaissent pas du tout

Et vous allez développer cette initiative au delà des groupes figurant sur la compilation ?

- Aurélia : évidemment ca serait bien qu’il y ait des suites, mais c’est un gros boulot. Mais si ça pouvait devenir le site de référence d’échange musical mondial.. (rires)

Justement je me suis aperçu qu’il n’y avait aucun site du genre, qui référencerait ne serait-ce que les salles qui acceptent des groupes indés à Paris ou en province.

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- Dorothée : Oui, en sites français c’est un peu court... En tant qu’annuaire, en tout cas pour l’underground parce que sinon il y a l’officiel, le guide de la musique mais ça ne parle que de trucs énormes... Il y a un site américain qui s’appelle book your own fucking tour (NDT : en fait book your own fucking life) qui répertorie tous les tourneurs et toutes les salles aux Etats-Unis et au Canada, avec des informations détaillées (programmation, cachets etc..). Une bible énorme. Ici ça existe pas , tu galères vraiment pour savoir ce que se pase, dans le sud par exemple, les lieux où tu pourrais jouer, les radios sur lesquelles tu pourrais passer.

- Aurélia : C’est un gros boulot mais je pense que ça vaut le coup d’essayer d’orienter le site vers ça pour que ça devienne un forum avec plein d’informations pour que les gens n’aient plus à galérer comme nous on a galéré.

- Martin : On a moins à dire sur 48ème parallèle mais je parlais à Simon du collectif jaune orange en Belgique qui rassemble des groupes de Liège. C’est le genre de truc qui existe pas à Paris, ne serait-ce qu’un collectif de groupes qui se refilent des plans et c’est regrettable.

Pour en revenir à 48ème parallèle, comment vous est venu l’idée d’une initiative franco-québécoise ?

- Dorothée : Suite à la tournée de Hopper au québec l’année dernière, on voulait prolonger les contacts, faire une sorte d’hommage à tous les groupes croisés la-bas qui forment une scène hyper-active. Et sur ce, on a obtenu une bourse de la délégation générale du Québec à Paris. Et on s’est dit qu’avec cette bourse, on pourrait monter une compilation pas du tout à but lucratif, c’était vraiment par plaisir et pour mettre des tas de groupes qu’on aimait bien et d’autres qu’on avait envie de découvrir et de faire découvrir aux autres.

- Jean : même si quand même au passage, on s’est bien servi, on s’est bien rempli les poches. (rires)

- Dorothée : c’est pour ça qu’on a monté ces deux soirées au glaz’art et donc cette compil’ se distribue maintenant au Québec.

En parlant du Québec, vous revenez d’une tournée là-bas... Les gens là-bas ont-il une meilleur perception qu’ici ? Est-ce que vous estimez que ça aurait été plus facile pour vous d’être au Québec ?

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- Aurélia : Y a du bon et du mauvais comme partout. La scène rock est plus active, elle se montre bien mais par contre au niveau des concerts, il faut presque toujours louer les salles donc si tu fais pas ton quota de personnes, tu perds des sous. On te défraie pas, on te nourrira pas, presque jamais. C’est donc plus dur de ce côté là.

- Romain : sur les détails de tournée c’est quand moins « sympathique » qu’en France où tu es plutôt bien acceuilli, surtout en province. Mais ce qui se passe au Québec c’est qu’il n’y a pas la même diversité de musique disponible. Tu habites à Paris, tu as au moins quinze concerts par soir, toutes musiques confondues. La bàs il y a pas vraiment de hip hop, y a pas l’énorme vague rap français : là y a I AM qui passe en concert, ils ont jamais vu ça. Tout le monde va y aller parce que c’est le phénomène alors qu’ici I AM c’est presque has been maintenant. Il y pas trop d’électro non plus, y a vraiment une énorme scène rock qui va des trucs les plus indés aux trucs punk-rock américain

- Jean : Je crois que c’est ce que nous on a vu, je crois que de l’electro y en a aussi pas mal. Romain : ouais mais pas autant qu’ici. Ici tout le monde a au moins quatres potes DJ (rires)

- Micky(cargo) : euh...

- Romain : ouais, il y a de l’électro mais il y a quand même plus de place pour des formations basse-guitare-batterie et ça ça fait quand même une grosse différence. Et ça dérange personne que chacun chante comme il veut , dans la langue qu’il veut et puis les gens se déplacent vraiment pour les concerts.

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- Aurélia : Il y une culture qui ressemble un peu à celle du pub en Angleterre, là-bas c’est « ce soir on va boire un verre et on va voir un concert en même temps ».

- Romain : Là-bas tu vas voir un concert, tu prévois pas de faire autre chose, tu vas vraiment voir des groupes, tu regardes les trois groupes, tu vois pas juste tes potes.

- Aurélia : Comme il y a pas mal de concerts, pas mal de bars, c’est même pas une démarche préméditée, ils ont des endroits où ils ont l’habitude d’aller, ils savent qu’il y aura sûrement quelque chose.

- Jean : Le concert est plus associé à la fête qu’ici, les gens se défoulent plus qu’ici.

- Aurélia : Le français, surtout le parisien est très stoïque.

- Jean : la relation du public au concert est plus intello ici.

- Romain : En fait, là-bas un concert ça s’appelle un spectacle. Mine de rien, ça a quand même du sens...

Et le public québécois ?

- Romain : Le public il a les bras levés, il chante et il danse....

(... la suite : les concerts en france ...)

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publié par le 02/04/05