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publié par tairanteuh le 10/09/03
herman düne
- mash concrete metal mushroom
mash concrete metal mushroom

style

quelque peu occulté par la sortie de mas cambios sur track and field à 4 semaines d’intervalle, mash concrete metal mushroom d’herman düne n’a pourtant rien à envier à ce chef d’oeuvre pop. toujours dans le plus pur style hermandünien, cet album est le second à sortir chez shrimper, le label des deux frères callaci sur lequel sont sortis précédemment des albums de refrigerator (le groupe des frères callaci), mountain goats (la formation culte de john darnielle) et sentridoh (énième projet parallèle du génial lou barlow). comme chez les précités, l’album des franco-suédois de bourg-la-reine prend ses sources dans le ventre de l’amérique, et ses racines musicales puisent dans le folk et, cette fois-ci, la soul. mas cambios charmait par ses sonorités chaleureuses, ses mélodies ensoleillées et son côté simple et naturel. sur mash concrete metal mushroom, les morceaux sont moins immédiats, le charme moins spontané. il faut plusieurs écoutes avant de trouver un quelconque intérêt à cette collection à l’allure « je chante avec mes amis autour d’un feu de camp ».

exotisme

les herman düne ont ce côté agaçant de nous narrer l’amérique à grand renfort de clichés qui font rêver l’européen en mal d’exotisme. la presse outre-atlantique ne s’y trompe pas, leur adressant souvent le reproche d’user de ces clichés récurrents : la road song ou l’esprit feu de camp. mash concrete metal mushroom n’échappe pas à la règle. qu’importe, une fois ce défaut repéré, il n’y a aucune raison de s’y attarder et l’écoute peut poursuivre son cours en s’en détachant. plusieurs écoutes plus tard, mash concrete metal mushroom dévoile ses attraits. un album posé et brut, moins recherché que mas cambios. enregistré au chaud dans leur studio (the royal academy against authority deported office...) à mains d’oeuvres, saint-ouen (93) avec la complicité d’étienne jaumet et les participations de jack lesser lewis et lisa « li-lund » herman düne, mash concrete metal mushroom sonne comme un live. il restitue l’énergie, la chaleur et les ratés des concerts que j’ai pu voir du groupe.

faux

ainsi, on ne sera pas surpris de voir surgir au détour de "monkey song" l’inarrêtable jack lewis chantant atrocement faux sur ce morceau aux paroles puériles et à la mise en place hasardeuse. de même "metal mash" enregistré avec l’exquise julie doiron sur la scène d’amsterdam est donc un vrai live qui ne dépareille pas l’album... et contrairement à mas cambiosherman düne était secondé par un collectif d’amis, le groupe se résume ici à un quatuor dans lequel li-lund fait des merveilles. les choeurs qu’elle assure sur la plupart des morceaux donnent une agréable profondeur soul aux élégantes compositions d’andré et david-ivar, déjà sublimées par ces lignes de silvertones. si les titres ne sont pas aussi percutants lorsqu’ils sont pris un à un que sur switzerland heritage ou mas cambios, l’ensemble qui forme mash concrete metal mushroom est solide et se goûte avec joie, les plusieurs écoutes nécéssaires se faisant sans effort particulier. un bon album en somme.

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publié par le 10/09/03
Informations

Sortie : 2003
Label : shrimper