accueil > blog’notes > Grant McLennan (...)

publié par gab le 19/05/15
Grant McLennan & Peter Milton Walsh - l’effet quarantaine

Ce doit être l’effet quarantaine. Ou alors le fait d’avoir récemment revu un ami cher (et pas que par le prix du billet d’avion pour aller le voir) que je n’avais pas vu depuis vingt ans. Ou les deux. Fut un temps, ô jeunesse insouciante, où on ne se posait même pas la question de quand on allait se revoir, on restait des mois, voire des années, sans se croiser sachant que le jour où l’on se reverrait tout reprendrait comme avant, ne serait-ce que pour quelques heures. Il en est ainsi des amis que le rush de la vie et l’éloignement géographique gardent loin de vous pendant deux (Toulouse ça va encore), dix (Helsinki c’est déjà moins facile) ou vingt (Papeete, c’est carrément loin !) ans ; mais ce n’est pas grave, le plaisir des retrouvailles n’en est que meilleur. Puis arrive la quarantaine et la question non formulée du « quand va-t-on se revoir ? » perd un mot en route et sa légèreté avec. Et la vieillesse pointe (tout) doucement le bout de son nez…

Ces petites réflexions du matin sont en réaction ou plutôt dans le prolongement du très beau post de Peter Milton Walsh (The Apartments*) sur son ami Grant McLennan (The Go-Betweens) disparu il y a neuf ans maintenant, et de sa poignante conclusion (qu’on se permet de reproduire ici-même et qu’on traduit pour la peine en bas de page).

“Up until a certain point in your life, if you think back to times you shared, days that have your friends in them, you believe that they still exist somewhere. That they’re still available to you. That we are all just in different places on the ferris wheel and that when their carriage comes round, you’ll see them again. You’ll pick up just where you left off. And it’s true : the wheel does turn and the carriage does come round again—but sometimes, the carriage is empty.”** Initials PMW – May 5, 2015

Grant McLennan n’était pas mon ami, ses chansons si. Et il m’arrive de temps en temps de penser à lui…

 

 

* ce n’était pas vraiment le but de ce petit billet d’humeur mais à noter tout de même que The Apartments sort un nouvel album ces jours-ci et qu’il est assez exceptionnel. On en reparlera surement plus longuement à l’occasion.

** traduction maison : « Jusqu’à un certain moment de votre vie, si vous repensez aux moments que vous avez partagés, aux journées passées avec vos amis, vous croyez qu’ils existent toujours quelque part. Qu’ils sont toujours disponibles pour vous. Qu’ils sont juste à d’autres endroits sur la grande roue et que quand leur nacelle reviendra, vous les verrez à nouveau. Vous reprendrez là où vous vous êtes quittés. Et c’est vrai : la roue tourne et la nacelle revient effectivement à nouveau – mais parfois la nacelle est vide. »

*** Photo © Bleddyn Butcher 1985

Partager :