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publié par alex le 22/10/99
Gomez - "Elle est fou, c'est simple !"

gomez est l’un des groupes qui a attiré le moins de monde au mcm café. et pourtant c’est un des meilleurs qui s’y soient produit. conclusion évidente, la france boude gomez et c’est bien dommage car l’angleterre, qui en fait des stars, ne s’est, pour une fois, pas trompé. cette bande de " joyeux " étudiants délivre une musique de grande qualité, originale et bien meilleure que la grande majorité des groupes de britpop que l’on nous sert à longueur d’année. nous avons voulu en savoir un peu plus sur les musiciens qui se cachent derrière ce nom étrange, gomez, et nous vous présentons l’interview de tom gray réalisée au mcm café l’année dernière alors que le groupe s’apprête à revenir en france et à sortir son nouvel album.

nous savons peu de choses sur gomez. nous savons que vous avez gagné un mercury prize l’année dernière, que vous avez été disque d’or en irlande et dans le top 10 en angleterre. est ce que vous pourriez nous dire qui fait quoi dans gomez ?

qui fait quoi ? comment dire, c’est un peu déroutant, personne n’a de rôle spécifique. personnellement je joue des claviers, de la guitare de la basse, je chante, etc...

est ce que vous changez tout le temps ?

oui, sur scène, on est plus... on simplifie les choses, chacun fait quelque chose de précis, alors qu’en studio c’est vraiment le chaos. donc chacun peut jouer de tout, ça change tout le temps...

vous avez tous de grands talents de musiciens ?

bien, je ne sais pas trop, j’espère...

vous vous êtes rencontré à l’université ?

quatre d’entre nous ont grandis dans la même ville, et puis on a rencontré ben à l’université, mais c’est vrai, on a vraiment créé gomez quand on était à l’université.

ca fait longtemps maintenant que vous vous connaissez ?

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olly et moi, nous sommes nés dans le même hôpital avec trois jours d’écart. on a grandi dans la même rue, à deux portes d’écart. je suis allé à l’école avec blackie (paul blackburn). on se connaît tous depuis un certain temps, c’est vrai.

le nme vous a mis en couverture de son premier numéro de l’année 99, et a dit que vous étiez "les jeunes gens les plus innovants, au développement le plus rapide, de la pop anglaise". est ce que vous êtes d’accord avec cette phrase.

je ne sais pas vraiment. c’est vrai qu’on a démarré très fort. j’espère qu’on est innovants, on est clairement jeunes, et pour la pop anglaise... oui je pense. je ne sais pas exactement, je pense que nous sommes des gens à l’extérieur du monde de la pop qui travaillent sur la pop. c’est assez déroutant, on est juste... on s’amuse beaucoup, ça c’est sûr.

vous êtes allés aux états-unis l’année dernière et de nouveau au début de l’année 99. comment le public américain vous a accueilli ?

c’était très bien. vraiment génial. on a fait des tournées sold-out, à chaque fois que nous y retournons et le public vient plus nombreux... on y retourne la semaine prochaine.

vous avez joué au café de la danse, en novembre dernier.

oui, on a fait pas mal de concerts dans le coin, à bordeaux, autour de paris, on a fait l’européen il y a 18 mois, puis le café de la danse, et on va y rejouer en novembre.

pourquoi avez vous joué autant aux états-unis et si peu en europe continentale cette année ?

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ce n’est pas nous qui choisissons. la façon dont cela se passe vraiment c’est : tu sors un album et selon les ventes dans les différents pays... ça ne va pas vous intéresser, c’est de la cuisine interne, mais une maison de disque investit en vous et met de l’argent sur vous. si l’album ne se vent pas vous n’irez pas tourner à cet endroit là. et comme l’album marche bien aux états-unis, nous allons y retourner pour le faire marcher encore mieux. on joue dans un endroit jusqu’à ce que les gens nous connaissent, mais on ne peut pas jouer plus en france, par exemple, pour des raisons de budget. ca prend du temps. on espère que sur la durée les gens vont finir par entendre parler de nous.

le nouvel album s’appelle liquid skin. en quoi est il différent de l’album précédent ?

c’est un album très différent : il y a plein de sons, pleins de changements, mais... je pense que si vous avez aimé le premier, vous aimerez le second. c’est un album un peu fou. j’espère que vous l’aimerez.

vous avez dit au nme que ce serait de la "musique pour bateaux".

on blaguait. on ne prend pas nme très au sérieux.

est ce que vous l’avez produit vous même ?

oui. on aime s’occuper de la production. c’est amusant. quand tu écris une chanson, tu sais comment elle sonne et comment tu veux qu’elle sonne ; le mieux c’est donc de le faire soi-même.

est ce que cela à un rapport avec le fait que vous jouez de tous les instruments et que vous pouvez donc vous donnez des conseils les uns aux autres ?

on est juste des gens créatifs.

si on prend les dernières sorties d’album, deus a très bien marché, puis des groupes comme gus gus et archive sont arrivés, et tous ces groupes font de la musique assez différentes de ce qui se faisait avant. est ce que vous incluriez gomez à cette nouvelle vague de groupes ?

je pense que vous pourriez nous classer avec de tels groupes. ce n’est pas à des années. mais je n’aime pas appartenir à un quelconque "gang" ou... peut être fera t’on partie d’une vague, d’une tendance, mais...

avant tout vous voulez créer...

non, pas vraiment. on ne se préoccupe pas de cela, c’est juste, vous savez... oui, je suis d’accord avec vous... je ne peux pas dire oui, car c’est plus compliqué que cela. c’est juste, vous savez, si quelque chose est associé à une tendance, souvent, on parle plus de cette tendance que de l’album lui même, et je préfère que l’album parle de lui même.

la pochette du disque a été faite par le même artiste que la précédente. il a fait aussi toutes les pochettes des singles. c’est un ami à vous ?

oui, reggie, reggie pedro. c’est un grand artiste. j’aime beaucoup ce qu’il fait, donc on continue a avoir recours à lui.

on a lu une interview où vous disiez que vous aimiez nirvana quand vos étiez plus jeunes. c’est assez inattendu...

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pas vraiment. on ne se cantonne pas à un genre musical. on a aimé s’amuser à faire de la musique, à jouer des sons, quel qu’ils soient. quand j’avais 15 ans et que j’écoutais de la musique, les pixies étaient partout et ce groupe étaient fantastique... c’est de là que je viens vous voyez, et je ne sais pas si c’est surprenant mais on a tous écouté des choses différentes. certains étaient fans de hard rock ou de dance music et je ne sais quoi d’autres, chacun a eu le droit de passer ses disques, ce n’est pas une compétition entre nous, nous n’avons pas d’idée préconçue de la musique. nous faisons des albums car nous adorons la musique.

est ce que vous étiez tous d’accord sur certains groupes ?

oh non !

et si vous voulez faire une reprise, vous vous ne vous battrez pas trop ?

si, mais de toutes façons on la jouera à notre manière... donc...

est ce que vous faites des reprises en concert ?

ca arrive. je pense qu’une de nos chansons va se transformer en reprise ce soir. "here comes the breeze", qui est sur notre premier album, je pense que le milieu de la chanson va se transformer en "pump up the volume".

on attend ça avec impatience.

ca nous amuse beaucoup, on pourrait aussi faire une reprise de michael jackson, qui sait...

vous ne mettez pas les paroles dans le livret, pourquoi ?

je pense que c’est parce que la pochette est si belle. ca n’a pas d’importance, les paroles sont les paroles. vous les apprendrez si vous les aimez.

oui, mais pour vous par exemple, si c’est un artiste français et que les paroles ne sont pas dans le livret...

je peux parler français un peu : " un petit peu ".

on peut recommencer l’interview en français alors !

non, il y a trop de questions !

alors on finit avec la question d’une amie. elle a écouté bring it on et elle a trouvé le disque très bien, mais elle a dit qu’elle n’aimait pas la voix. qu’est ce que vous répondez à ça ?

" elle est fou, c’est simple ! ".

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publié par le 22/10/99