Presque dix ans qu’on les attendait nos retrouvailles avec Girls In Hawaii. On s’était quittés sur la mini-tournée acoustique de Plan Your Escape et puis il y a eu le décès du batteur Denis en 2010. Quand le groupe a finalement repris avec Everest (2013), on a raté tous leurs passages parisiens, à notre grand regret. On était donc particulièrement impatient de les revoir à Rock en Seine 2017.
Pourtant on est un peu perdus : le groupe qui monte sur scène est à la fois très proche de nos souvenirs et en même temps assez différent : sur le devant de la scène, on retrouve bien sûr Antoine (chant et guitare acoustique) et Lionel (chant et guitare électrique) mais ce dernier joue désormais debout alors qu’on l’a toujours vu assis. C’est un détail mais dans l’impression scénique on a l’impression d’avoir plus à faire à une entité bicéphale, alors que dans l’ancienne configuration Antoine assumait une position un peu plus frontale.
On se rappelle aussi d’un groupe aux prestations explosives avec Daniel (basse) et Brice (guitare) complètement déchaînés qui faisaient le show autour de leur duo de chanteurs, il n’y avait pas un leader mais toute une formation avec la même intensité , la même énergie qui sublimaient les morceaux du Plan Your Escape.
Les Girls version 2017, qui comptent un nouveau batteur (Boris Gronemberger) et un nouveau clavier (François Gustin) entament leur show de manière... un peu molle, avec un "bonsoir Paris" un poil à côté de la plaque vu le soleil aveuglant et la chaleur de ce début d’après-midi. Mais bon on ne leur en tiendra pas rigueur, il s’agit du tout premier concert pour leur nouvel album à venir. Par contre, on est légèrement déçu que le jeu de scène très rock ait disparu. Il faut aussi se faire à la tournure très électro des morceaux même si ce n’est pas non plus une révolution, il y a toujours eu pas mal de claviers chez les Girls, certains de leurs meilleurs titres ont même des sonorités électro proéminentes. Et puis les voix, la façon d’écrire reste très reconnaissable.
Mais petit à petit on rentre dans le concert, qui aurait quand même mérité un créneau début ou milieu de soirée. On se régale avec Found In The Ground, on découvre les versions live d’Everest qui comme souvent avec les Girls ont dépassé leurs équivalents studio. On accroche bien à Walk et son refrain très efficace, qui est le premier single extrait de leur album Nocturne à venir. Les Girls ont pris le parti d’intégrer beaucoup de nouveaux morceaux à leur setlist, un choix plutôt courageux pour l’exercice festival où beaucoup de groupes ont tendance à privilégier les morceaux qui envoient et les titres les plus connus. D’un côté on est contents d’avoir un large aperçu du futur album mais on s’attendait à un concert qui se finit avec un Flavor qui emporte toute avec lui ou l’émotion d’un 9 AM ou Bees & Butterflies.
Mais bon à choisir entre le changement et la fameuse setlist best-of, on préfère quand même le groupe qui prend le risque de se renouveler, même si ça veut dire qu’il va falloir qu’on réapprenne à se connaître, qu’on oublie les vieux réflexes (mais pas trop non plus hein sur un concert d’une heure, on exige d’avoir un peu plus de fan service pour le premier album)
On vous laisse avec le clip plutôt barré de Walk et si vous voulez revoir tout ce concert, direction CultureBox qui propose l’intégralité de leur prestation en vidéo !
