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publié par gab le 01/06/07
gatsby
- les idées claires
les idées claires

mai

Petit détour aujourd’hui en fond de magasin, mois de mai pluvieux oblige, rayon chanson française. Un rayon qu’on ne parcoure pas si souvent que ça au cargo, petits snobinards que l’on est, et on a bien tort assurément car y vit et s’y épanouit visiblement des êtres fort fréquentables à l’instar de notre chanteur français du mois (soyons fous), le délicat Gatsby.

illustres

Et Chez Gatsby on trouve tout plein de bonnes choses entrevues chez de plus ou moins illustres collègues, éléments toujours judicieusement placés d’ailleurs, on est bien loin du dépôt-vente. La vitrine est belle donc, le magasin bien entretenu, les rayons joliment fournis avec bien rangés les uns à côté des autres : un petit côté mélodique à la Autour de Lucie ("Les idées claires"), un plus grand espace Holden (certaines guitares et la fin dissonante de "Plus douce"), un tout petit coin Raphaël (le timbre de voix sur "Les idées claires"), en moins tête à claques tout de même, le propriétaire sait doser, et parfois un petit esprit Julien Ribot dans le chant (les couplets de "So far away" et plus prononcé sur "Sens dessus dessous"), en moins tête à claques ici aussi, décidément chez Gatsby on a la digestion facile et très agréable. On trouve même un rayon vieilleries pour les nostalgiques comme votre serviteur avec une ambiance mélancolique soignée à la Chelsea (souvenez-vous les sept perles acoustiques de Me and my good friends) sur "So far away". Un ensemble de petits côtés qui pourraient aisément tirer l’impression générale vers la bas (ce qui se passe en général dans ces cas là) mais à notre grande surprise il n’en est rien, loin de là. Car tous ces petits côtés s’effacent au fil des écoutes devant la qualité des compositions. Un morceau comme "Quelques anges" touche par sa beauté, s’impose, mélancolique à souhait (jusque dans les cœurs finaux) et avec un texte en français à la clé. Bel exploit, au passage, de faire sonner la mélancolie en français. Exploit entretenu tout au long de ce mini-album et ce même quand la mélancolie s’écarte un peu ("Les idées claires", "Sens dessus dessous"), discrètement, pour laisser la part belle à une grande et touchante sensibilité.

identité

Et c’est sans doute ce qui unifie et forge l’identité Gatsbienne, cette émotion, avec bien sûr la fragilité de la voix. C’est aussi ce qui nous retient sur le seul (et dernier) morceau auquel on accroche un peu moins, "Proche du zéro". C’est surtout ce qui fait qu’on y revient si régulièrement depuis qu’on l’a reçu dans notre boite aux lettres. Une très belle sensibilité qu’on aimerait décidément rencontrer un peu plus souvent chez ses petits camarades de jeu à la française. Avis à tous les cousins.

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publié par le 01/06/07