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publié par tairanteuh le 16/10/03
enon
- hocus pocus
hocus pocus

écurie

j’avais découvert enon en 2000 à l’occasion de la sortie de believo sur malheureusement feu see thru broadcasting qui était à l’époque une des plus belles écuries américaines d’indie-rock : enon, starlight mints, radar bros, les belges de thou et john stuart mill (soit john schmersal, l’âme d’enon, auparavant artisan des bizarres brainiac)... depuis enon a rallié touch & go, une des plus passionnantes écuries américaines de l’heure : pinback, tv on the radio, black heart procession, nina nastasia, quasi... believo était un premier album prometteur, trop décousu et inégal pour être pleinement convaincant mais recelant assez de bonnes choses pour donner envie d’écouter sa suite. celle ci ne tarda pas à venir, enon accueillant en son sein toko yasuda remarquée (?) chez blonde redhead et le batteur matt schultz. sur l’amusant high society en 2002 on trouve à boire et à manger. de jolies réussites pop acidulées cotoient des essais un peu lassants. qu’importe, l’identité enon commence à se définir autour d’un son groovy, d’une vision délurée de la pop et d’une volonté de casser le format traditionnel de l’album en condensant en un minimum de temps le plus d’idées possibles quitte à partir dans tous les sens.

patchwork

cette formule affinée (dé)structure hocus pocus, troisième album d’enon paru en septembre 2003. loin d’être l’album de l’année, ce nouvel ouvrage n’en reste pas moins plaisant. manquant de cohésion, les morceaux, bien que réussis, se succèdent un peu gauchement donnant plus l’impression d’un patchwork d’expérimentations pop que d’un long format construit. l’écoute d’une traite ne se fait donc pas facilement : on passe du coq à l’âne, certaines choses se répètent de manière un peu lassante, les bonnes idées ne sont pas développées car les morceaux résolument court s’arrêtent avant le passage de la troisième minute. l’ensemble laisse une impression mitigée.

incursion

mais quand on oublie l’album et qu’on y revient, attiré par une des pépites qu’il renferme, les morceaux charment, hocus pocus ensorcelle. des joyaux tels "storm the gates", "candy", "the power of yawning", "starcastic" ou "litter in the glitter" ont cette fraîcheur qui les rend percutant dès la première écoute. enon a le mérite de ne pas se cantonner à l’instrumentation rock ou pop classique et de chercher de nouvelles sonorités pour étoffer ses pop songs. une recherche qui se conclut heureusement, laissant l’auditeur assez content de son incursion dans l’univers d’enon. pas littéralement renversé pour autant. le groupe tient un trait singulier, ne lui reste qu’à travailler la forme pour définitivement séduire et s’imposer. ce sera pour la prochaine fois très certainement.

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publié par le 16/10/03
Informations

Sortie : 2003
Label : touch & go

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