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publié par benoît le 29/09/08
Emiliana Torrini
- Me and Armini
Me and Armini

A la sortie de son premier album Love in the time of science en 1999, on la comparait beaucoup à Björk, un peu pour les arrangements tantôt vaporeux, tantôt grandiloquents de sa pop électronique - ingénieusement ficelée par l’un des frères Orzabal de Tears for Fears - beaucoup pour sa voix équilibriste, et principalement pour de simples raisons géographiques (Islande oblige).

En 2005, revenant avec les délices acoustiques du magistral Fisherman’s woman, la demoiselle enfonçait le clou et nous faisait comprendre qu’elle était bien plus qu’un succédané opportuniste.

Nous sommes en 2008 et les choses sont reprises là où elles avaient été laissées : une guitare un peu plus électrique, une voix toujours aussi fragile, et nous voilà touchés à bout portant par “Fireheads”, ouverture lumineuse d’un nouvel opus qui s’annonce tout aussi aérien que le précédent.

Seulement, si la grâce est bien là, elle a un peu de plomb dans l’aile, alourdie par quelques arrangements douteux (l’inhabituel reggae qui donne son nom à l’album, et dont on aurait pu se passer). Même les quelques ballades qui parsèment le disque n’ont pas l’éclat des perles nues de Fisherman’s woman.

Malgré tout, les délicates syncopes de l’irrésistible “Big Jumps” (où d’aucuns verront un clin d’oeil au “Walk on the wild side” de Lou Reed) ou l’aguicheur “Jungle Drum” et ses surprenantes scansions ragga, séduiront sans problème les oreilles impatientes. Les autres se laisseront porter par les plus expérimentaux “Gun” ou “Dead Duck”, tout aussi convaincants.

Un troisième opus en demi-teinte donc, mais qui affirme un peu plus la personnalité de son auteur : singulière et attachante.

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publié par le 29/09/08