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publié par alex le 30/03/01
elysian fields
- queen of the meadow
queen of the meadow

plantes carnivores et vénéneuses

on l’a échappé belle : le nouvel album d’elysian fields a failli ne jamais sortir en france. heureusement, plusieurs mois après sa sortie à l’étranger, queen of the meadow est enfin distribué chez nous. espérons que cet album trouvera un public, car il est tout simplement magnifique. elysian fields, groupe new-yorkais, a connu un succès critique certain, notamment avec son précédent album bleed your cedar, mais le public a boudé, quand il ne l’a pas méprisé, ce très bel album. on se souvient d’un concert à l’olympia en première partie de eels au cours duquel le groupe avait été sifflé avec une rare violence. honteux ! ce nouvel album, queen of the meadow, est parfaitement décrit par sa pochette : une fille énigmatique dont les démons intérieurs semblent s’en donner à cœur joie, et des fleurs choisies minutieusement : une orchidée sauvage et des plantes carnivores, aussi vénéneuses que les chansons de l’album.

chanteuse de bohème

jennifer charles, chanteuse de bohème, chanteuse sauvage, prête sa voix inquiétante à des chansons tout simplement somptueuses. pas de chichis dans la production, les compositions parlent d’elles-mêmes. l’album a d’ailleurs été enregistré en quelques jours. “black acres”, une ritournelle entêtante, ouvre l’album en beauté et pose tout de suite l’ambiance de l’album : le ton est mélancolique, la musique est assez sombre, mais on sent que l’éclaircie n’est jamais loin. les ballades tristes laissent vite la place à des morceaux plus rapides et plus rock : “bend your mind”, d’abord, un vrai tourbillon de claviers, de guitares, et la voix de jennifer charles comme en suspension, intouchable et pourtant touchante. et puis “hearts are open grave”, qui dans un monde meilleur serait un tube planétaire.

piège de velours

mais rassurez-vous, vous avez peu de chances de l’entendre à la radio. ce morceau montre qu’il ne faut pas se fier à l’apparente nonchalance d’elysian fields : avec ses airs de ne pas y toucher et d’avoir l’esprit ailleurs, le groupe fait là encore preuve d’un talent tout simplement déconcertant. c’est très fort, et il faut plusieurs écoutes pour prendre la mesure de cette chanson, comme de bien d’autres de l’album du reste. “dream within a dream", la bien nommée, est particulièrement envoûtante. la musique serpente et s’étire, emmenée par la voix magique de jennifer charles. “queen of the meadow” est un autre sommet de l’album. cette chanson, encore plus que les autres, dégage quelque chose de très particulier, d’indescriptible. on est très au-dessus du paysage musical actuel, les voix de la chanteuse et du guitariste se marient de façon parfaite, la mélodie est d’une simplicité et d’une beauté époustouflantes. “cities will fall” clôture l’album, et de quelle manière ! un petit mot quand-même juste pour dire que les paroles sont superbes, elles aussi. cet album est une réussite sur toute la ligne, on est bluffés, le piège de velours tendu par jennifer charles et ses compagnons a parfaitement fonctionné, mais cette fois-ci, le piège est aussi beau de l’intérieur que de l’extérieur. achetez les yeux fermés.

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publié par le 30/03/01