point commun

the doves est un des nouveaux groupes anglais à surveiller de très près cette année. après un ou deux eps remarqués, ce groupe de manchester nous offre un premier album répondant au nom mystérieux de lost souls. la premiere chose qui surprend à l’écoute de cet album est la diversité des chansons. the doves est plusieurs groupes à la fois : un groupe qui lorgne vers la musique électronique, un groupe de pur rock indé anglais, un groupe de rock psychédélique. un point commun quand-même entre toutes ces chansons : la voix, mélancolique, n’est pas mise en avant. elle est souvent distordue ou retravaillée, elle est utilisée comme un instrument parmi d’autres.

choeurs distants

le contraste entre les deux premières chansons est saisissant : l’album commence par un long morceau psychédélique instrumental, “firesuite”, magnifique, et enchaîne sur “here it comes”, qui mélange allègrement les influences musicales et qui est a l’opposé de la chanson précédente : la mélodie est simple mais très efficace, les claviers sont magnifiques, les trompettes et les guitares sont mis en avant, bref ça décoiffe. la chanson suivante, “break me gently”, est plus calme, plus acoustique : une guitare acoustique mène la partie, des notes de piano délicates sont parsemées ça et là, une voix distordue chante doucement, des choeurs distants se font entendre. cette chanson, comme de nombreuses autres de l’album, donne l’impression de se retrouver sous une pluie chaude, en plein été, dans la banlieue de manchester, la ville dont sont originaires les membres du groupe.

groupe disco

l’album en général d’ailleurs rappelle nettement le son "manchester", même s’il est exprimé cette fois-ci d’une manière différente. “sea song”, la chanson suivante, est très belle aussi. elle emprunte autant à la scene rock de manchester qu’à des groupes américains comme mercury rev ou swell. les arrangements sont parfaits, les choeurs distants sont ici encore du plus bel effet. “the cedar room” est une autre chanson-clé de l’album. c’est un concentré de tout ce que the doves fait le mieux, une chanson mélancolique, volcanique qui s’étend sur plus de 7 minutes. la dernière chanson de l’album est aussi remarquable : c’est une ballade acoustique pleine de charme, qui raconte l’histoire d’un groupe de disco de manchester portant le nom de sub sub, dont les bandes du futur album disparaissent dans un incendie, et qui décide de tout recommencer à zéro sous le nom de the doves... ce premier album des doves n’est pas parfait, bien évidemment. certaines chansons sont un peu pesantes, avec quelques lourdeurs inutiles, mais l’ensemble est très intéressant. on sent que les doves n’est pas un groupe de rock au parcours traditionnel, qu’il s’est essayé à d’autres genres musicaux par le passé, et cela nous donne une série de chansons originales, dont on ne pensait pas forcément capable un groupe anglais.