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publié par Mélanie Fazi le 14/04/14
Demi Mondaine - FGO Barbara, Paris - 11/04/2014

Parfois, certains concerts nous posent un cruel dilemme : mitrailler ce qui se passe sous nos yeux pour capturer ces mille petits instants spectaculaires, ou s’immerger pleinement dans l’intensité du moment sans chercher à le figer sur carte mémoire ? Alors on cherche un compromis pour alterner les deux sans frustration. On se retrouve à danser tout en photographiant, à chanter à tue-tête des refrains qu’on ne connaissait pas il y a encore deux mois, mais comment résister à ces riffs entêtants, ces textes lyriques et percutants, cette batterie rageuse et cette basse impérieuse, à l’énergie pure que dégage le quatuor de Demi Mondaine, au magnétisme animal et aux danses hypnotiques de leur chanteuse Béatrice ? Tout du long, le concert reste imprévisible et maîtrisé à la fois, juste assez chaotique pour nous laisser constamment dans la surprise et l’incertitude, avec juste ce qu’il faut de fous rires imprévus et de ruptures de ton (notamment lors d’une étonnante reprise de « L’hymne à l’amour »). On oublie tout, la salle, le public derrière nous, tout ce qui n’est pas cette musique fougueuse et méchamment sensuelle et les quatre silhouettes qui lui donnent vie devant nous, complémentaires et complices.

On avouera qu’il nous a fallu quelques morceaux avant d’entrer pleinement dans le concert. Une forme de trac, peut-être : quand on commence à s’approprier vraiment un album comme on l’a fait pour Aether ces dernières semaines, on a toujours peur que le premier live déçoive. Peur de s’apercevoir qu’on s’est trompés, qu’on a gonflé à tort nos attentes, mal placé nos espoirs ou surestimé l’écriture des chansons. Mais quel bonheur ensuite d’y entrer vraiment, de s’animer en reconnaissant les premières notes d’« Intempérance » ou de « Vénale d’amour », de se laisser contaminer par la rythmique et le jeu de scène, les lumières, les montées en puissance, et de se dire que oui, décidément, on a eu raison de donner sa chance à ce groupe et cet album. Les morceaux confirment tout le potentiel scénique qu’on leur prêtait, et plus encore pour certains (comme « Épitaphe » au phrasé narratif et au crescendo furieux). On rentre chez soi euphorique avec Aether en boucle dans les oreilles, qui ne nous lâchera plus du week-end.

Alors le 19 juin prochain, on sera sans faute à la Boule Noire pour retrouver Demi Mondaine en live. On ne saurait trop vous conseiller d’être au rendez-vous ce jour-là : vous y découvrirez un sacré groupe de scène. Aether, en attendant, vous tend déjà les bras. L’une des premières vraies belles surprises de l’année, comme nous l’aura confirmé ce premier concert attendu.

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