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publié par octane le 10/10/01
Danny Balint - Henry Bean
Henry Bean

budget promo

on ne ressort pas intact de danny balint. on n’en ressort pas bouleversé mais on n’en ressort pas intact. il y a des idées et des idéologies, ça démange un peu le cortex même si ce n’est pas un ours ou un lion. ça correspond à ce que c’est, un grand prix de sundance. du coup il est surprenant de lire autant de critiques négatives. comme si on n’avait plus le droit aujourd’hui à la naïveté du premier long métrage. quand on voit ce que spielberg a été (in)capable de tirer de la nouvelle de brian aldiss dans a.i., on se demande s’il n’y a pas une incohérence à vouloir reprocher à henry bean de ne pas avoir su tenir les promesses de son scénario. mais la différence entre les deux c’est qu’à l’heure ou vous lirez ces lignes, spielberg, avec un budget promo défiant tout calcul, sera en train de réaliser son retour sur investissement grâce aux recettes sur le vieux continent, tandis que danny balint ne sera sans doute plus sur les écrans. n’étant visible que dans un seul cinéma à paris en troisième semaine.

nazi juif

a partir d’une histoire vraie datant des années 60 - à manhattan, métropole de l’extraordinaire, un jeune nazi juif ne supporte pas de voir révéler son double engagement - danny balint est le prétexte à une ballade qui va des salons bourgeois du milieu fasciste new-yorkais à ses maisons de campagne dans le new jersey. danny parle bien, d’ailleurs il était premier de la classe dans son école talmudique. si bien que les néo-nazis le recrute pour lancer leur mouvement. mais ce sera un échec, car danny est vite rattrapé par son passé, ses amis, sa famille. cette dernière ne comprend d’ailleurs pas comment il peut porter une aussi grosse svastika sur son tee-shirt rouge et blanc. mais elle reste attachée à lui et lui à elle. et le spectateur ne comprend pas non plus comment on peut vandaliser une synagogue la journée et le soir enseigner le talmud à sa petite amie (summer phoenix, de plus en plus jolie).

des clichés ?

ces contradictions ont été jugées trop simplistes, et la presse les a qualifiées de clichés. des clichés ? c’est curieux comme on trouve des clichés, censés être des images déjà vues, ou des réflexions déjà entendues, dans des films dont les thèmes sont aussi rarement abordés par le septième art (makhmalbaf lui se voit reprocher ses clichés dans un film sur... l’afghanistan). personne n’aurait-il supporté de voir aussi bien interprétée par ryan gosling (là-dessus tout le monde est d’accord) cette contradiction élémentaire : j’aime ce que je hais et vice-versa ? peut-on encore faire des films contre l’extrême droite ? que reproche-t-on vraiment à danny balint, la question reste posée. ce premier film, qui a vu sa sortie repoussée de six mois outre-atlantique pour cause d’évènements, méritait assurément un autre accueil.

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publié par le 10/10/01