On pourrait se demander quel intérêt pour un groupe qui  encourage ces fans à enregistrer et partager ces concerts de sortir un live... qui n’est pas non plus le premier(rappelez vous cet excellent Live At Town Hall qui reprend en intégralité le meilleur album du groupe, August and Everything After). La réponse est assez simple :

Echoes of the Outlaw Roadshow a été enregistré à un moment où les Counting Crows n’ont jamais aussi bien joué ensemble et la setlist va vers tous ces albums qu’on aurait aimé adorer autant qu’August mais avec lesquels la connexion ne s’est jamais faite. Et de les redécouvrir sur ce disque, c’est se dire que finalement on a peut être quelques pépites à découvrir, maintenant qu’on réalise ce qui se cachait sous des arrangements parfois un peu too much : de vraies bonnes chansons.

Ceci n’est pas une crêperie

Et puis il a des hommages qui résonnent tout particulièrement pour le Cargo !, comme le fait de commencer ce disque par une reprise du Girl From The North Country de Dylan, un hommage renouvelé en clôture avec You Ain’t goin Nowhere. La première, avec juste une guitare acoustique et la voix, toute en émotion et en simplicité, un peu comme le groupe des tous débuts qui n’était qu’Adam Duritz, le chanteur accompagné par le guitariste et la dernière avec tout le groupe dans une tonalité beaucoup plus joyeuse, plus électrique, à l’image du groupe de maintenant. Pourquoi Dylan  ? Si vous vous rappelez Mr Jones, le gros tube du groupe en France, Duritz est très explicite là-dessus : "I wanna be Bob Dylan".

Se réinventer

Et entre ces deux reprises, on aura tout revisité : un petit peu d’August, avec The Rain King et surtout un Round Here dont on imaginait pas après le live précédent qu’il pouvait encore être meilleur, encore plus poignant mais pourtant c’est le cas : dix minutes de bohneur qui culmine avec ce passage en apesanteur au milieu, Adam en roue libre avec les paroles, qui y glisse du Van Morrison par moments, et derrière la beauté du lapsteel, la justesse des quelques notes de piano égrènées pour accompagner la mélodie, l’orgue hammond en réponse et puis la guitare électrique qui fait monter la sauce, de plus en plus haut, jusqu’à la rupture, un silence acrobatique qui nous fait retomber sur le fil "normal" du morceau alors qu’on y croyait plus à cette redescente sur Terre.

Back Catalogue

Mais on savait déjà que Round Here était sublime, elle l’est déjà sur disque, ce qu’apporte Echoes of the Outlaw Roadshow ce sont des relectures lives attachantes des autres disques des Counting Crows, Hard Candy en tête, un disque qui avait pas mal déçu à l’époque mais en écoutant ces version de Carriage ou de Up All Night on se dit que ça vaudrait le coup de redonner sa chance à ce disque. Pour I Wish I Was A Girl ou Untitled (Love Song) [encore une reprise], elles rejoignent directement nos préférées du groupe mais globalement il y a rien à jeter sur ce disque.

Une autre chance

Et donc une fois que vous l’aurez écouté, que les derniers échos se seront fondus dans ce silence d’après un bon disque, celui où vous ne ressentez pas le besoin d’autre chose, je pense que vous ferez comme moi, vous irez à la pêche aux autres disques du groupe, peu importe si on est dix ou vingt ans en retard, il n’est jamais trop tard pour redonner une chance non ?