lourde tâche

les liverpuldiens aux masques chirurgicaux sont de retour. fait marquant en ces temps de cd gorgés de 78 minutes, la discographie de clinic, à savoir une compilation de leur 3 premiers eps, un album ainsi qu’une dizaine de faces-b, tient sur un de ces cds. on était donc impatient de rajouter une demi heure de cette étrange musique à notre collection. révélés par john peel en 1999, clinic s’est surtout fait connaître via la pub levi’s avec leur titre "the second line" extrait de internal wrangler. depuis ils ont ouverts pour la dernière tournée de radiohead comme le rappelle le stickers "première partie de radiohead" sur la pochette de walking with thee. on a connu des techniques plus basses.

grand coup

walking with thee a-t-il besoin de ce type de promotion ? pas vraiment. enfin si, car on a plus de (mal)chance d’entendre sum 41, axel bauer, gerald de palmas ou nickelback sur les radios "rock" que clinic. sick & sad world. l’ami renocargo écrivait en 2000 à propos d’internal wrangler (cf chronique) : " ils ne se sont jamais vraiment remis des années 70 c’est sûr, utilisant des instruments et des sons typiques de cette période. mais on n’est pas dans le revival lourdingue ou la récupération marketing". donc logiquement clinic ne bénéficiera pas non plus de l’effet strokes. malgré leurs intentions sincères, walking with thee ne sera pas l’album de la renommée. et c’est bien dommage car si aux premiers abords on a l’impression d’écouter internal wrangler bis, quelques lectures supplémentaires suffisent à reconsidérer notre appréciation.

plus conséquent

la production est beaucoup plus intéressante, la diction du chanteur toujours aussi intriguante, les mélodies vont droit au coeur et cet espèce de surf punk est toujours propice à l’improvisation de danses aussi saugrenues que le ton de l’album. à ce stade de l’"harmony", on reste persuadé que le groupe enregistre dans les caves les plus humides des cliniques psychiatriques d’angleterre, puisant dans cette atmosphère suintante leur son dérangé, leur ambiances inquiétantes, ces effets particuliers... on suppose evidemment qu’ils disposent de toute la médecine nécessaire à ces noires plongées psychédéliques . il y a en tout cas plus de charme et d’instants décalés dans ces 11 titres que sur ces relectures trop sages du rock seventies parues ces derniers mois pour que l’on hésite. le mystère clinic reste entier et notre adoration intacte.