Il est des moments où l’on ressort de vieux albums de l’étagère à cds … des albums qu’on a pourtant pas mal écoutés, des albums qui, pensait-on, avaient déjà tout livré ou presque. On les ressort pour changer un peu, pour casser la routine, pour les transports surtout (cf « De l’isolation sonore en milieu hostile », chronique croustillante qui ne manquera pas d’apparaître un jour ici même) … bref, on les ressort parce que l’œil s’attarde dessus et qu’une petite voix murmure « tiens, pourquoi pas » …
Le voici donc, élu parmi la piétaille, sélectionné pour rejoindre le cercle intime du porte-cd de voyage. Etape importante s’il en est mais loin d’être suffisante, le candidat est là pour gagner ne l’oublions pas. A ce sujet, c’est assez effarant le nombre de personnes, pourtant convenablement éduquées, qui regardent assidûment Koh-lanta ! Test réalisé in vivo (ou in vitro si on considère le bocal dans lequel on évolue) sur un panel significatif de collègues de boulot, on dépasse les 50% ! Si m’ssieurs-dames ! Est-ce vraiment un besoin pour l’homme des villes de retrouver ses instincts primaires perdus ? Se sent-on à ce point menacés qu’il nous faille désormais nous repaître du spectacle de l’élimination des plus faibles ou moins aptes ? Ou même des plus forts, visiblement, sous prétexte qu’il n’en restera qu’un … Highlander a pris un sacré coup de vieux ...
Mais je m’égare, revenons-en à nos élus … je parle des cds hein, pas de ces maires qui aiment voir leur photo en grand dans toutes les administrations de la ville, des cds et de leur arrivée en grande pompe dans le range-cd portatif avec tissu sur le dessus et fermeture-éclair cassée (resituons). Car oui, une fois le casting passé, le plus dur reste à faire : être choisi par la main bienveillante reliée au cerveau veillant-tout-court. Il arrive d’ailleurs à certains élus de se morfondre pendant des semaines dans le noir puis de s’en retourner voir leur boîtier vide pour cause de non-moment flagrant.
Et puis voila, le moment tombe, vous glissez le cd dans le discman (le premier qui me parle d’ipod ...) et c’est l’illumination, l’extase, l’hallali … la musique parfaite à ce moment là, pour cet état là. Et vous ne le saviez même pas, coup de (mal)chance monstrueux ! Or le cercle vicieux s’installe, l’état se prolonge et on se retrouve à passer l’album en boucle dans les transports (qu’on a longs). L’état empire même et on se raccroche aux branches qui font rien que plier sous le poids (va être temps de se remettre au jogging). Et c’est la chute, lente, fatidique … l’emprise … on oublie, on n’a jamais été que ça (35x45 pour l’europe), on n’est plus que ça …
Tout ça pour demander officiellement la pose d’un sticker « la musique tue » sur les cds hautement mélancolicaddictifs et déconseiller très fortement l’écoute de The raging sun de Logh aux faibles et/ou non aptes.
D’ailleurs vous êtes éliminés.
maatthiiasssssss !!!!....
hum euh non. rien