accueil > articles > albums > burd early

publié par tairanteuh le 17/03/04
burd early
- leveler
leveler

noirceur

burd early s’est fait remarqué il y a exactement un an alors qu’il assurait la première partie de songs : ohia sur leur tournée européenne. la bande à jason molina venait alors défendre l’électrique et magnifique magnolia electric co paru chez secretly canadian. et burd early venait présenter leveler, un bel ouvrage tout juste sorti chez western vinyl dans une veine folk / rock (du slowcore si ça vous parle) à la lou barlow, damien jurado ou palace bros music. de son vrai nom james angelo, burd early vient de new york, pas vraiment l’endroit pour concevoir un album baigné dans des sonorités acoustiques, douces et lentes. de la grande pomme, on ne garde que cette noirceur coutumière des artistes locaux. leveler n’est pas un album fantastique dans le sens où james angelo perpétue une tradition plutôt qu’il innove. aux détours de plusieurs morceaux on se croirait chez quelqu’un d’autre. de will oldham ("desire asymptotic") à dirty three ("here we go again", "deeper breath") en passant par smog ("tangent"). cela ne nuit pas pour autant au plaisir que procurent certains morceaux de ce troisième album.

fin

burd early a du talent, c’est sûr. certaines compositions si elles ne sont pas originales n’en restent pas moins bouleversantes. de l’inaugural "screening" à la fragile ballade "casual listener" qui vient clore listener, on ne s’ennuie pas un instant. la voix sensible, le chant fragile troublent l’oreille régulièrement. dans un genre dominé par david berman des silver jews, si burd early n’est pas le plus fin songwriter, il dispose de sérieux atours pour séduire. conscient, il va même jusqu’à employer tim barnes des silver jews pour lui prêter mains fortes sur quelques titres à la batterie et au pedal steel.

niveau

leveler n’est pas un disque facile, il n’est pas de ces disques que l’on écoute distraitement comme fond sonore d’une autre activité. une exigence qui, si elle n’est pas respectée, nuit totalement au charme de l’objet. leveler ne se goûte pas par bribes mais totalement. chaque seconde compte. c’est négliger sinon ses incursions les moins conventionnelles, les plus ardues mais également les plus jouissives : "phonecall away" ou "street from the sea". leveler voudrait dire " qui met au niveau " et burd early n’est pas trop présomptueux de croire qu’il côtoie les figures du genre sur cet album. il lui reste à développer un ensemble plus personnel et singulier encore et peut-être attirera-t-il sur lui toute l’attention qu’il mérite. son nouvel album, mind and mother est paru en mars 2004, toujours sur western vinyl. pas facile de se le procurer à madagascar, à vous de découvrir donc.

Partager :

publié par le 17/03/04
Informations

Sortie : 2003
Label : western vinyl