S’il fallait choisir un seul groupe dans l’étonnant mini-revival shoegaze de cette année, ce serait Boreal Wood. Loin de réaliser une pâle copie de The Jesus & Mary Chain comme tant d’autres (à tel point que TJ&MC a compris le message et s’est reformé pour la peine), voici un duo qui prend appui sur ses ainés pour se hisser deux têtes plus haut (oui, j’ai toujours eu un peu de mal avec TJ&MC). Ce qui est bien avec Boreal Wood c’est qu’ils montent direct en haut de canopée, la tête dans la stratosphère, pas de questions à se poser. Ils sont d’ailleurs bien plus proches dans l’esprit de nos groupes aériens préférés comme Lush. Il faut dire que fricoter avec Robin Guthrie (Cocteau Twins) alimente forcément les panneaux solaires à un moment donné. Mais laissons de côté le name-dropping et penchons-nous de plus près sur ce premier EP, Twenty six.

cap

En tête d’EP, "Twenty six" a tous les atouts requis pour le job. Accrocheur à souhait dans sa zénitude, petites boucles électroniques lumineuses en fond, double chant masculin-féminin qui reste bien en tête et guitares planantes. Un modèle du genre dans la réappropriation actualisée d’un style musical complet. "Unheard prayers" sonne plus daté mais est tellement efficace avec son chant à la Drop Nineteens (avec une touche de Sarah Bettens dedans) qu’on ne résiste guère plus longtemps. Et parlant d’efficacité, "Let it go" n’est pas en reste avec cette fois les guitares en première ligne. On passe en mode hochage de tête, Boreal Wood sait aussi appuyer sur l’accélérateur, c’est une excellente nouvelle ! Changement d’ambiance sur le dernier morceau, "Cold night", ça boucle et reboucle dans tous les sens. N’étant pas un grand fan de musique électronique à la base, je me surprends à accrocher très facilement. Rien d’étonnant pourtant quand on y réfléchit deux minutes, Boreal Wood garde le cap et applique sa formule aérienne à l’ensemble de ses morceaux quels que soient les instruments. 

kilomètres

En quatre titres, Boreal Wood nous a montré toute l’étendue de sa palette. En attendant qu’ils colonisent une comète lointaine et vu les quelques millions de kilomètres qu’il nous reste à parcourir ensemble, on attend avec impatience la suite de leurs aventures.