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publié par Mickaël Adamadorassy le 02/11/16
Pitchfork Music Festival 2016 - Jour 2

C Duncan

On arrive dans la grande Halle pour les derniers titres de l’écossais C Duncan, c’est plutôt jolie cette pop rêveuse portée par les nappes de clavier et une voix masculine au timbre attachant. ... avec peut être être juste un poil trop de voix de tête. Mais c’est déjà fini... alors on a bien envie du coup d’écouter le disque ( Architect, premier album sorti chez Fat Cat) et de voir si le musicien est aussi capable d’emballer un peu la machine, ce qui manquait un peu aux deux titres entendus.

Porches

Le concert de Porches commence de manière assez supportable, quatre musiciens, un chanteur qui n’a pas une voix inoubliable, une musique inoffensive mais pas désagréable dans le genre synthétique, vaguement dansant et puis là Aaron Maine (le fondateur du projet qui officie au chant et à la guitare sur scène) enclenche l’autotune et là c’est impardonnable et moche et médiocre comme dans 99% des utilisations de cet effet (dont dès le départ, le Believe de Cher, on peut dire qu’il aurait fallu pas l’inventer ou plutôt le détourner comme ça). On s’est donc enfui aussi vite que possible pour ne plus avoir ce massacre en face des yeux.

Brandt Brauer Frick

La bio du festival nous avait vachement bien vendu Brandt Brauer Frick : un trio allemand qui ferait de la techno mais avec de vrais instruments et en plus il y a du chant. De quoi dédramatiser le terme "techno" (y a que les allemands qui l’utilisent encore ?). Le résultat sur scène est beaucoup convaincant : il y a bien une partie de l’instrumentation qui est live mais la musique repose essentiellement sur les deux DJs et leurs machines, il y a un chanteur principal qui n’a ni une très grande voix ni une interprétation très vivante des textes. Ceux-ci viennent se poser par dessus la musique sans qu’il y ait vraiment d’osmose entre les deux. On se console un peu avec deux choristes un peu plus expressifs mais sous-exploités. Sur quelques morceaux, avec l’aide du batteur et quand les trois voix se mélangent, y a quelque chose d’un peu excitant qui commencent à naître mais globalement on s’ennuie un peu...

Flavien Berger

Les Inrocks, jamais avares en formules cocasses et exagérées ont dit de lui qu’il était « la meilleure chose qui soit arrivée à la musique française depuis Christine and the Queens », bien sûr c’était avant qu’ils ne découvrent La Femme. Mais le truc de Flavien c’est plutôt la "fête fo"[raine]. On ne sait pas ce qui est pire : son obsession pour la chose, ou le fait de lui donner un petit nom mais ça participe au personnage. Un tiers Deschien, un tiers Pierre Richard, un tiers qui ressemble vaguement à un jeune étudiant qui vient postuler pour un stage et qui a sorti le costard à papa, mais a pas pu se résoudre à couper ses tiffs d’ancien métalleux ou sa toute récente moustache destinée à pécho de la hipsteuse.

Mais Flavien Berger c’est plutôt l’anti Christine and the Queens et tant mieux, on préfère largement son second degré franchouillard, son écho rockabilly aux chorégraphies pseudo-arty mais pénibles de Titine. Et puis surtout entre deux ovnis musicaux bien barrés, lorgnant un coup vers les 80’s à la limite de la parodie d’indochine parfois, l’autre fois en mode electro façon french touch, on trouve de jolies chansons bien écrites. Du coup une fois rentré on creuse un peu le disque et des titres comme Léviathan confirme qu’il y a du bon voir du très bon dans tout ce bordel qu’il vous balance à la figure. Étonnant et rafraîchissant... sur disque, pour le concert du Pitchfork on reste sur une note plus mitigée, on ne peut pas dire que le musicien ait choisi que les morceaux qui rendent le plus grâce à ces talents de compositeur. Le chant pourrait être aussi plus convaincant s’il se cachait moins souvent derrière ses maniérismes 80’s et rockabilly.

Explosions In The Sky

Le post-rock est un peu passé de mode mais il reste quelques formations mythiques comme Godspeed/ASMZ ou les texans d’Explosions in The Sky, qui perpétuent le genre, ses longues montées en puissance, ses déflagrations sauvages. La formule est éprouvée, parfois on en vient à la détester quand c’est mal fait, mais par contre quand un groupe le fait aussi bien avec en plus une bonne humeur et une sincérité qu’on ne peut ignorer, alors on ferme les yeux, on flotte dans un ciel infini, bercé par le doux roulis des arpèges, soulevé, retourné, brisé par les vagues sonores qui déferlent. C’est beau, émouvant, puissant. Rien que pour ça, parce qu’avec eux ça marche, oui il fallait le faire ce post-rock dont on se moque pourtant volontiers.

Bat For Lashes

Ce concert là on l’attendait avec impatience depuis le début de la journée. On est très fan de Natasha Khan, une seule écoute du fabuleux Horse And I aura suffi pour qu’elle nous ensorcelle. On était là sur tous ces concerts à Paris depuis le deuxième album, on l’a vue prendre progressivement de l’assurance, tout en restant un personnage attachant et singulier. Pour ce concert au Pitchfork, qui sera le seul pour la tournée de son album The Bride en France Natasha incarne véritablement l’héroïne de ce concept-album qui raconte l’histoire tragique d’une fiancée dont le futur époux décède alors qu’il se rendait au mariage. Elle est donc la fiancée au destin tragique, à la robe et au voile rouge sang.

La suite de l’histoire et toutes les infos dans le compte-rendu complet du concert de Bat For Lashes

Todd Terje & The Olsens

On ne va pas dire de mal de Todd Terje, c’est de l’electro/dance, c’est le moment du festival où il est censé y avoir un truc du genre. Et le monsieur a fait l’effort de ramener un groupe live (les fameux Olsen qui ne sont pas des sœurs jumelles mais deux batteurs plutôt barbus et un bassiste, plutôt glabre),là où d’autres se contente d’un ordinateur et de machines sur une table. Vu les réaction enthousiastes du public on suppose qu’il se débrouille bien et comme les lumières ne sont pas terribles sur la scène, on a d’ailleurs choisi de vous montrer surtout le public dans nos photos. Ce qui finalement vous donnera une meilleure idée de l’ambiance que ce compte-rendu assez peu enthousiaste, mais il faut nous pardonner, après le concert de Bat for Lashes on avait de toute façon vraiment pas la tête à ça.

Voir les photos de Todd Terje et de Pitchfork qui fait la fête

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