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publié par Renaud de Foville le 17/11/04
U2
- How to dismantle an atomic bomb
How to dismantle an atomic bomb

Paul

Parce que cela fera 20 ans en 2005. 20 ans de sensations, d’émotions, d’adrénaline, de rires, d’attente, d’espoir, de déception, de colère, de concerts, de vertiges, de larmes, d’histoires, de réconfort, de rencontres, d’images et de sons. 20 ans d’une relation unique. Différente. On a aimer en parler pendant des heures, des jours et des nuits bien sûr. Se défendre, se justifier. Se vexer, s’emporter. Reconnaître les erreurs, les excès. S’en délecter aussi. Les assumer et même les amplifier.

16 avril 1994. 6 heures du matin. Un bus presque vide dans les rues de Paris. Le jour commence à naître. Paul à quelques heures. L’appartement est vide. Toujours pas sommeil. Tout se déroule au ralentit. Sur un nuage. One accompagne chaque instant, chaque sensation, chaque pensée, chaque inspiration. Une chanson parfaite pour un moment parfait, un moment unique.

Salomé

Comment expliquer ce qui parfois a été comme une drogue miraculeuse. Dans tous les sens du terme. Overdoses et crises de manque. Nous emmenant dans des contrées aussi lointaines que merveilleuses. D’un riff de guitare à une ligne de basse. Résister ? Se laisser aller ? Jusqu’à en oublier qu’il faut aussi se ressaisir, se reprendre et parfois faire les choses par nous mêmes. Si on ne veut pas se perdre à jamais, perdre ses repère et garder le minimum de lucidité qui permet de résister au bruit et à la fureur.

16 novembre 1996. Huit ans aujourd’hui. Tout devient léger. Même une grosse paire de Doc flambant neuve. On ne pense plus à rien, juste vivre chaque seconde qui passe. A prendre chaque instant comme il le mérite. Rare. Précieux. Quelques jours plus tard, juste s’apercevoir que l’on ne peut y échapper. Salomé à quelques jours. Bono chante Salomé.

Joséphine

Pour tous les autres on se dit que tout cela n’a pas d’importance, que tout cela ne compte pas vraiment. Qu’après tout ce n’est que de la musique. Ici et maintenant, avec tous les extrêmes qu’a pu fréquenter U2, qui ont fait exister Bono et qu’il a posé à nos pieds pensant que, parfois, cette musique peut être la paix, l’amour ou autre chose, avec ces extrêmes, cette énergie, ce vent de folie parfois incontrôlable on apprend à vivre. On apprend à fermer les yeux dans une ville de lumières aveuglantes. Car après tout il y a 20 ans derrière nous. Mais quand Bono et les siens nous hurlent que tout cela c’est à cause de nous, on recule. Effrayé de revenir vers 2001 et le pire album de leur carrière. Renvoyant cette accusation ridicule et stridente, pour écouter les histoires d’un homme et d’une femme. On comprend très vite que l’on se nourrira pour de longues années des miettes de leur table. Douceur, délicatesse, frissons infinis. Alors après toutes ces années, cette attente. La crainte d’être déçu. La peur de ne plus pouvoir se raccrocher à ce qui compte tant, on se sent enfin rassuré. On peut doucement, timidement presque faire un pas pour se rapprocher. Juste un pas. Un pas qui nous rapproche, qui fait le lien entre l’origine de l’espèce et tout ce qu’on peut laisser derrière nous. Ce pas qui nous permettra de retrouver un équilibre devenu précaire. On ne sait pas si cet équilibre durera encore 20 ans, si on aura encore l’humour et l’amour nécessaires pour affronter les excès de Bono, ses prières à Yahweh, ses croisades mégalos et pourtant si justes, sa voix qui se perd parfois et ses contradictions. On ne cherche même pas à le savoir. Car pour l’instant on fait confiance à Edge, Larry Mullen Jr et Adam Clayton. On leur fait à nouveau confiance pour continuer à écrire avec nous les pages de notre vie.

30 Septembre 2000. Joséphine a quelques heures. L’excitation est à son comble. Paul, Salomé, Sabine... Encore ses sensations, ses sentiments qui reviennent. Les souvenirs du 16 avril. Ceux du 16 novembre. Dans la boite au lettre un cd. Beautiful Day. Oui. Une belle journée.

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publié par le 17/11/04