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publié par Mélanie Fazi le 11/05/13
Arlt - Les Voûtes, Paris - 10/05/2013

Le temps est compté ce soir aux Voûtes, où trois groupes (Eric Chenaux, Arlt, les Supreme Dicks) se succèdent avec un timing serré. Le set d’Arlt sera donc court et sans fioritures, et l’on s’y immerge peut-être encore plus intensément qu’on sait qu’il sera éphémère.

C’est ce soir en formation quatuor (Sing Sing, Eloïse Decazes, Mocke Depret et le batteur Ben McConnell) qu’ils créent sous nos yeux des choses chaotiques et belles. On retrouve sur scène comme sur disque ce jeu de contraste et de complémentarité entre la présence de Sing Sing, immuable, terrienne, et la gestuelle insaisissable d’Eloïse Decazes, parfois aux limites de la transe, habitée de la même étrangeté diffuse que sa voix. Chaque morceau nous surprend d’une manière ou d’une autre : les chansons sont un collage imprévisible où se mêlent guitares, voix, flûte ou maracas, parfois ponctué de cris de banshee (« Tu m’as encore crevé un cheval »).

Deux morceaux nous emportent plus encore que les autres : une version magnifique de « Je voudrais être mariée », complainte médiévale que le crescendo des guitares de Mocke et de Sing Sing pare d’accents psychédéliques. Et puis « Le ventre de la baleine » toujours aussi entêtant avec ses paroles scandées, sa structure sans cesse mouvante et sa montée en puissance, qui exerce sur scène comme sur disque une fascination difficile à définir. On ne sait toujours pas très bien comment décrire la musique d’Arlt ni l’effet, les effets, qu’elle produit, mais plus on l’apprivoise et plus elle nous touche en profondeur.

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