le retour des 70’s

voilà un nouveau groupe anglais qui n’a pas grand chose en commun avec muse, coldplay ou même les doves. le monde d’appliance est beaucoup plus proche de celui de clinic, un autre groupe qui sort des sentiers battus. appliance a sorti un premier album en 1999, intitulé manual, et récidive dès cette année avec un excellent six titres, six modular pieces. ce groupe britannique semble un peu perdu en ce début de nouveau millénaire, tant sa musique est décalée et semble avoir été enregistré au beau milieu des années 70.

le son appliance

appliance n’aime pas l’esbroufe. la moitié de leurs morceaux sont entièrement instrumentaux, et lorsqu’un des membres du groupe se décide à chanter, la voix est toujours en retrait, désabusée, avec un timbre de voix rappelant parfois lou reed. appliance aime beaucoup l’électronique, et utilise régulièrement de nombreux séquenceurs et sampleurs en tous genres. mais les guitares ne sont pas en reste pour autant. elles représentent très souvent la colonne vertébrale des morceaux, et les pédales d’effet sont systématiquement mises à contribution. la basse est très belle aussi, donnant beaucoup de relief au son « appliance ». commençant souvent sur un rythme assez lent, en clair-obscur, les chansons s’accélèrent et les guitares s’électrisent. appliance pourrait passer pour un groupe des années 70, mais il pourrait aussi passer pour un groupe new-yorkais, certains morceaux n’étant pas sans rappeler yo la tengo ou sonic youth. six modular pieces s’ouvre sur un grand morceau de bravoure, au titre assez mystérieux - “ex4”. très répétitif, mais magnifique, avec une guitare hurlante répétant la même mélodie à l’infini.

bruit de vagues

le morceau suivant, “personal stereo”, est tout aussi électrique, contrairement à “derailleur”, “king of the mountain” - ça ne s’invente pas -, un morceau apaisé, planant, construit autour du bruit de l’eau qui coule. la production des chansons est impeccable, et pourrait donner des idées à certains groupes un peu légers dans ce domaine. “slow roller”, le morceau concluant ce 6 titres, est lui proche de l’univers de laika. au milieu des guitares et des claviers, on entend le bruit de vagues s’échouant sur le sable. appliance, malheureusement, ne connaîtra jamais qu’un succès d’estime. très apprécié de journalistes comme john peel en angleterre - ce dernier est même remercié dans le livret de manual, le groupe n’est pas prêt de jouer les morceaux de six modular pieces sur une scène française, et c’est bien dommage. il vous reste leurs disques, et notamment le petit dernier, pour découvrir cette excellente signature du label mute.