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publié par gab le 21/08/14
Angus & Julia Stone
- Angus & Julia Stone
Angus & Julia Stone

Après une pause de trois ou quatre ans pour se remettre de leur tube "Big jet plane" (il fallait bien ça) et nous laisser nous remettre aussi par la même occasion (on les en remercie, on frôlait l’indigestion sur la fin), après un album solo chacun qui aura eût le mérite de respecter l’équilibre familial (je n’ai personnellement été emballé ni par l’un, ni par l’autre), Angus & Julia Stone se retrouvent pour la suite de leurs aventures communes. Entre fièvre subite d’anticipation et crainte majeure, notre cœur balance, fait des soubresauts puis finit par repartir. Il est décidemment temps de penser au checkup complet, changement de décennie oblige.

habitudes

Et pendant ce temps, Angus & Julia Stone s’encanaillent. Gentiment. Ça leur va plutôt bien d’ailleurs. Pose laid-back sur l’entrainant "A heartbreak", lascive sur "My word for it" (avec un petit quelque chose de Jennifer Charles – Elysian Fields - dans la voix), connivence et émulation fraternelle sur le poppy "Heart beats slow", il n’y a guère que sur le single "Grizzly bear" que le chant quelque peu inexpressif d’Angus convainc peu (ou alors ça sent un peu trop la tentative de re-tube-à-la-big-jet-plane). Il se rattrapera sans trop forcer côté chant sur le par-ailleurs-plutôt-ennuyeux "Get home". En résumé, le duo bouscule ses habitudes et ses habitués sur la première moitié du disque, délaissant un temps ses ballades folks. On s’est d’ailleurs un peu rebellé (nous aussi on s’encanaille), il nous aura bien fallu trois ou quatre écoutes avant de baisser la garde et trouver nos marques. C’est là qu’ils peuvent remercier leur deuxième partie d’album suffisamment classique pour nous inciter à persévérer au-delà de la troisième écoute.

frémissements

Vous l’aurez compris, malgré le retour en grâce tardif (et relatif, il faut bien le dire) du début du disque, c’est vraiment à partir du septième titre, "Death defying acts", qu’il commence à se passer quelque chose, que les premiers frémissements s’invitent et nous titillent le cortex, mieux vaut tard que jamais. Cela correspond aussi sans surprise au ralentissement du tempo et retour au terroir du duo, la ballade intimiste. L’espoir renait donc, "Death defying act", avec son évocation du "Woman" de Neneh Cherry, trouve enfin un chemin proche de notre cœur. Plus classique, "From the stalls" nous replonge quelques années en arrière et nous prouve qu’ils sont encore capables de nous toucher avec une simple chanson. Même "Little whiskey" qui tente (et réussit) une fusion Coldplay-Arcade-Firisante, s’invite aux réjouissances. Et puis ça se gâte à nouveau. Avec "Other things" et "Please you", Angus & Julia Stone s’essaient à un nouveau style : les paroles ultra-répétitives. Ou comment transformer des morceaux plutôt agréables au premier abord en d’ennuyeuses mélopées.

représailles

L’ennui. Angus & Julia Stone ont curieusement laissé leurs deux meilleurs morceaux pour la fin, "Main street" pour madame et "Crash and burn" pour monsieur. Toujours cette foutue équité, que ce soit dans la médiocrité ou le feeling, jamais un pour prendre le pas sur l’autre. Ça commence à devenir franchement énervant à force. Et nous prend l’envie en fin de disque de les secouer un peu, de les sortir de leur léthargie. Tout mais cette distance trop polie, trop sage, crispante (c’est bien la peine de s’encanailler). Alors qu’arrivent leurs deux meilleurs morceaux, les seuls qui soient vraiment inspirés, on se surprend à vouloir leur rentrer dedans en représailles. Expérience troublante : l’ennui peut donc en réalité générer une violence relativement intense. C’est toujours ça de pris.

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publié par le 21/08/14