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publié par gab le 10/02/13
Amélie-les-crayons - Lisses - 09/02/2013
Lisses

Lisses, comme son nom ne l’indique pas, est une terre de tous les dangers. Le premier, et pas des moindres, est la présence en son sein d’une enseigne suédoise de prêt-à-construire. Toute la famille a beau se réjouir d’enfin voir Amélie-les-crayons après des années de concerts en DVD, Madame ne pourra s’empêcher de faire le lien et de proposer un allègement en règle du portefeuille familial. Côté enfants, on fait dans le cérébral, une pause scientifique à l’hypothalamus - et ses ballons qui collent au plafond - s’impose. Et puisqu’il en faut pour tout le monde, Monsieur a une fois encore l’occasion de démontrer à toute l’assistance l’inutilité intrinsèque des GPS et la qualité de ses demi-tours en arpentant la ville de long en large pour un jeu de piste grandeur nature. Il faut dire que les organisateurs avaient bien fait les choses en nous donnant rendez-vous au centre culturel à un bout de la ville pour ensuite nous renvoyer, indices à la clé, à la salle municipale de l’autre côté. C’est ainsi qu’on arrive, échauffement consciencieusement exécuté, avec un bon quart d’heure de retard afin de profiter au mieux de l’excellente convivialité Lissoise. Il était temps, on n’attendait visiblement plus que nous pour commencer.

brumes

Le concert débute dans la pénombre, à la lumière d’une petite fée clochette en surplomb du piano. Le ton est donné, "Jusqu’à la mer". On n’aurait manqué ça pour rien au monde, cette tournée d’Amélie-les-crayons, ne serait-ce que pour découvrir la nouvelle tenue d’Amélie. Une fois les brumes marines dissipées, la voici qui nous rejoint en devant de scène dans son manteau-robe et son caleçon long à froufrous pour un "Marie Morgane" vocalement virevoltant. On évolue ensuite dans une ambiance calme et plutôt recueillie pour les morceaux suivants avec des jeux de lumière et placements scéniques très étudiés. Une mise en scène certes moins surprenante que sur le précédent spectacle mais qui, toute en finesse, créée un bel espace imaginaire pour elle et ses trois musiciens. Et qu’il est agréable de voir ainsi ces multi instrumentistes à l’œuvre, maniant flûtes en tous genres, guitares, mandoline et banjo sans oublier percussions, violon et bandonéon. Peu de chances que le spectateur y trouve l’ennui d’autant que le groupe passe à la vitesse supérieure et déride le public en attaquant ses grands classiques "La maigrelette", "Les pissotières" et "La garde robe d’Elizabeth".

incantation

C’est à partir de ce moment-là qu’on rentrera pleinement dans le concert. Bien que nous ayons vécu de très beaux moments, notamment un excellent "Chamelet" en ligne et des vocalises déchirantes sur "Mon ami", il manquait jusque là le petit plus pour nous embarquer complètement - le groupe n’étant pas aidé non plus par un son général plus que moyen -. Cela passera par les corps en deuxième partie de spectacle. Les corps et la danse. Les classiques, plus enlevés, donnent l’occasion à Amélie de tournoyer, d’enlever une ou deux couches de vêtements, de lâcher du lest. Cela donne aussi l’occasion au batteur de sortir de derrière ses fûts et de nous montrer l’étendue de ses talents qui vont jusqu’à une très belle maîtrise des claquettes. On verra enfin les visages des musiciens s’éclairer et même finir par rayonner. On profite alors pleinement des morceaux calmes comme rapides, le groupe enchaînant le reste du nouvel album, qu’ils joueront donc en entier, avec en rappel le désormais classique, lui aussi, "Les filles des forges". Amélie reviendra seule en troisième rappel pour nous bercer de son "Les jours de neige en ville" en forme de douce incantation.

Et comme par magie, ce matin il neige sur la ville ...

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publié par le 10/02/13